Ce qui suit ne concerne en rien l’activité informatique du laboratoire informatique Le MacMarquette Lab qui a évolué vers le2mlab, mais l’activité artistique pré-digitalienne passée de Jean-Claude Marquette, son dirigeant.
- Une exposition importante ” Coder le monde”, à laquelle il participe va se tenir entre le 15 juin et le 27 août 2018 au sein du Centre Pompidou dans le cadre de Mutations / Créations 2, organisée par le Musée National d’Art Moderne – Centre de Création Industrielle.
- Bande annonce suivi en pied de page de la présention par le commissaire de l’exposition : https://www.centrepompidou.fr/cpv/ressource.action?param.id=FR_R-41a80aa0-7c12-4a28-a82e-000a0e0088dc¶m.idSource=FR_E-ee6b22e72a6bbd1a92f6cfaceca117d et un complément d’informations sur les réseaux sociaux : #CoderLeMonde
- Quelques dates sur la carte du temps :
– 1967. Le cycle des quatre années passées à l’Ecole Estienne (ESAIG) s’est achevé, diplôme de fin d’études bien en poche. Suit un travail de six mois à France Soir ponctué de désaccords successifs avec les représentants du Syndicat du Livre. Suit une démission avec résiliation du sursis. Un service militaire s’accomplit durant l’année 1968. Nuit blanche ce 20 juillet 1969 pour cause d’alunissage et de marche sur la Lune à la télé suivis le matin même de ce nouveau re-travail de six mois dans le service informatique des NMPP. La rue Réaumur est toujours à la fête!
– 1970. Inscriptions dans le département des Arts plastiques et parallèlement dans le département d’informatique au Centre Universitaire Expérimental de Vincennes, devenu Université Paris VIII-Vincennes, installé route de la Tourelle dans le bois du même nom avant son démantèlement saccageur quelques années plus tard pour transfert illico à Saint-Denis. Création du Groupe Art et Informatique de Vincennes, il fallait bien se baptiser, pour la participation de chacun des mordus en ce haut lieu de la modernité de la création artistique internationale et innovante que fut Zagreb et ses Nouvelles Tendances. Ensuite expos et articles de presse ou de magazine courent régulièrement sur plusieurs années.
– 1971-1973. Création de travaux pré-digitaux de forme et couleur produit par ordinateur, quelque chose qui ressemble au pixel, mais qui n’en a pas le nom. On ne sait pas encore… Aucun moyen d’affichage moderne : les premières cartes graphiques couleur comme les premiers moniteurs couleur n’existent pas encore… Le micro-ordinateur n’est pas encore inventé, seul règne alors le “mainframe computer” – cet ordinateur central ou gros système -, jusqu’à la proche naissance du mini-ordinateur. C’est alors qu’il faut inventer puis créer son propre système de représentation graphique minimal en adéquation avec le code binaire : des matrices composée de formes carrées habillées avec un premier paramètre couleur attribué au 0 et un second paramètre couleur attribué au 1. Il faut jongler entre listings et toiles montées sur châssis, collages sur support en bois et cartons sérigraphiés pour pouvoir présenter plastiquement quelque chose de visuel et d’artistique. C’est trop innovant. En face, le milieu de l’Art n’y comprend rien ou si peu! Il est trop tôt, mais 5 heures sonnent bien chaque matin tous les jours comme l’énonce si bien notre chanteur préféré. En regardant vers le passé, je constate que j’ai eu cette vision prémonitoire qu’un jour l’information primerait sur l’objet et c’était devenu si fort que j’ai dès lors accumulé des ouvrages imprimés concernant toutes les disciplines concernant la connaissance et entres autres les fameux exemplaires du “Whole Earth Catalog” publiés à partir de 1968 par Stuart Brand que je me procurais en import à la librairie “La joie de Lire” – François Maspero, au 40 de la rue Saint-Séverin du Quartier Latin.
– 1974. Les travaux croisés d’arts plastiques sériels sur les mots associés aux formes carrées et aux couleurs et de codage informatique matriciel pousse à la découverte du principe de ce que seront par analogie visuelle les QR Code développés au Japon en 1994 par Denso-Wave pour Toyota et rendus public en 1999.
– 1985. Lassé, laissé sans aucun soutien matériel et sans aucune ressource informatique, se plonge dans l’état d’une bactérie qui se serait endormie faute d’un environnement propice à son prompt développement… Puis quelques réveils successifs : pour le livre copieux et savant qu’écrit sur la chose artistiquement numérique un vieux copain, aujourd’hui décédé, et en alternance pour quelques expositions internationales historiquement très importantes pour notre bon savoir.
… 47 ans sont maintenant passés et nous sommes bien en 2018, alors si la curiosité vous titille n’hésitez surtout pas!
… En cette fin du mois de septembre 2019 quand je repense à cet épisode artistique de ma vie, je reste encore tout surpris de ce qui m’arrive si tardivement. C’était sans compter que, le temps passant, tout devenait finalement inévitable! Drôle d’idée, vision décalée que de vouloir procurer aux données numériques d’alors, toutes de nature binaire par défaut, une identité qui leur soit proprement graphique. C’était faire en sorte que la traduction visuelle qui leur était affectée soit plastiquement la plus minimale possible afin de respecter au plus prêt leur fonction de pouvoir prendre une suite de valeur définie composée de 0 et de 1, l’ensemble étant agencé sur une trame dont la structure était composée de formes carrées.